A.2. Suivi de cristallisation
Cette technique de caractérisation permet d’étudier la cinétique de cristallisation en
phase solide d’une couche de matériau amorphe. GERMAIN, ZELLAMA et
al. [35, 139] ont été les premiers à l’utiliser pour déterminer les paramètres
cinétiques de la cristallisation.
La conductivité d’une couche résulte du mélange de la partie amorphe et de la
partie cristallisée : la conductivité d’une couche polycristalline est plus élevée que
celle d’une couche amorphe à la température de cristallisation (550–650 ℃). La
manière dont la conductivité moyenne
m change avec le taux cristallin dépend du
mode de la cristallisation :
Une courbe caractéristique de la variation du courant traversant l’échantillon en
fonction du temps de recuit est donnée sur la figure 3.7.
Les recuits s’effectuent dans un four conventionnel sous un vide secondaire de
l’ordre de 10-4 Pa. Les échantillons sont placés sur un support en quartz. La prise
des contacts électriques est schématisée sur la figure A.1 :
FIG. A.1: | Vue en coupe de la prise de contacts électriques du montage de
suivi de cristallisation. |
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deux lames fines de molybdène sont courbées puis poinçonnées. Elles sont fixées par
des vis au support en quartz et à des tiges en acier inoxydable qui permettent de
connecter, via des sorties coaxiales, une source de tension et un ampèremètre.
L’échantillon est maintenu par simple pression des lames de molybdène et le contact
s’effectue par les poinçons. L’originalité de ce type de contact réside dans le fait
qu’il n’est pas nécessaire de déposer des plots métalliques sur l’échantillon pour
assurer une bonne conduction. En effet, aux températures d’utilisation,
le contact entre le molybdène et le silicium est ohmique, comme il a été
vérifié par une mesure de I(V ) entre 0.5 V et 5 V. Sa résistance est par
ailleurs faible devant celle des échantillons. Toutefois, cette méthode présente
l’inconvénient de ne pouvoir définir une géométrie et donc effectuer des
mesures absolues. Seule la variation observée est exploitable : le courant
électrique mesuré est proportionnel à la conductivité
m. Les courants de deux
échantillons peuvent être mesurés grâce à un scanneur KEITHLEY 705,
contrôlé —comme d’ailleurs également l’ampèremètre— par un ordinateur, qui
enregistre une fois toutes les deux minutes le courant passant par l’un des
échantillons.